dimanche 31 janvier 2010

Leur rabattre le caquet

 

Crêtes et rognons de coq.
Piquez les crêtes avec une fourchette et plongez-les pendant deux secondes dans l'eau bouillante. Frottez-les immédiatement avec un essuie-main ou un torchon assez rude pour enlever la peau fine qui recouvre la crête. Coupez les pointes de ces crêtes et jetez-les dans l'eau froide pour les faire dégorger et blanchir.
Mettez le lendemain dans une petite casserole du jus de citron, du beurre, du sel, un peu d'eau et laissez bouillir pendant 10 minutes.
On les fait cuire aussi avec des champignons.
Quand on passe les crêtes au beurre, on ne doit pas plus le ménager pour celles-ci que pour les champignons, afin de les avoir blanches.
Le beurre s'emploie après dans les sauces.
Les rognons (de coq) se mettent également à l'eau froide. Les crêtes étant presque cuites, on y met les rognons, seulement pour jeter un bouillon.
Cette préparation va servir de base à la recette des "crêtes de Strasbourg" que je vous présenterai dans un prochain article!

Toujours extrait du "livre de la fine et de la grosse charcuterie" par Cauderlier en 1915


Ils nous parlent

  
Marion Pieteraerens 26 10 1943

"Et non... Je ne crois plus aux miracles, pas plus que je ne crois encore à ceux qui nous regarderaient du haut du ciel. Ceux que j'aimais qui sont morts sont bien morts et ne sont jamais revenus pour me dire quoi que ce soit" a dit Pivoine blanche...

Et pourtant:
D'une farde jaunie
Un pastel,
Une feuille
Une pensée paisible
Une parole transmise
Dans le secret
L'héritage
Nié

Et pourtant
Des livres cornés
Une bibliothèque
De lectures interdites
Un homme fragile
Créateur d'images
Un Juste
Jugé
Nié

(c) PhVdb. In memoriam: Jules Pieteraerens, mon grand père inconnu.

samedi 30 janvier 2010

Hommage à Howard Zinn

 

Le monde ouvrier : Eden ou Gehene ?

Il y a quelques temps d’ici, j’entendais une présentatrice de la radio faire les louanges d’une pièce de théatre basée sur l’histoire du monde ouvrier.
Cette pièce, très belle au demeurant, se voulait la radiographie d’une certaine réalité sociale. La présentatrice parlait de « poésie ». Je restai sans voix
Car enfin, que reste-t-il des luttes ouvrières du XIX siècle ?
Un certain romantisme qu’elles véhiculaient est-il encore de mise ?
Que cachent les structures ouvrières, les structures sociales, les liens de solidarité d’aujourd’hui ?
Y a-t-il encore des ouvriers au XXI siècle ?
Qui sont-ils, comment vivent-ils ?

Autant de questions qui se posent actuellement et dont la réponse est un cri de rage car le monde ouvrier existe bien – un travailleur sur trois en Belgique a le statut d’ouvrier – et ce n’est pas un statut social particulièrement enviable !
Et je n’ose parler des ouvrières et ouvriers dans le tiers-monde et dans les pays « émergeants ».

Cher ami intellectuel, la misère est à nos portes (closes).

D’abord, le monde ouvrier est composé de plus en plus de travailleurs non qualifiés travaillant à des postes non qualifiants. A côté d’un atelier de pointe (pour l’aéronautique par exemple) combien de petits et grands ateliers (sans oublier le tertiaire) qui ne permettent AUCUNES passerelles vers AUCUNES qualifications.
Les taches sont non valorisantes et exécutées dans des environnements préjudiciables aux travailleurs. Bruit, poussières, passage du chaud au froid, absence de lumière du jour, cadences infernales, les poses escamotées pour « partir plus tôt »…
« NO FUTUR ».
Mais derrière cela, la valse des heures supplémentaire… Payées le double me direz-vous. Que nenni mon cher ami !
Taxées plus du double et suprême perversité décomptées en récupération des jours prestables non prestés car il n’y a pas toujours de travail.
Et ce qui reste est payé en NOIR. (Cachez ce sein que je ne saurais voir…)
Bingo pour l’employeur gagnant à tous les coups.

Mais qui sont ces travailleurs non qualifiés ?
Des jeunes, beaucoup de jeunes ; des « immigrés » première ou deuxième génération ; un flot d’intérimaires, des « hors circuits » mis au travail dans des circuits « informels » le bâtiment ou l’horeca le plus souvent.
Des travailleurs n’ayant reçu aucune qualification ou bien une formation mal adaptée. Beaucoup de jeunes maghrébins d’origine se cassent les dents sur ce dernier point.
Des jeunes, soi-disant scolarisés jusqu’à 18 ans, mais qui sont en décrochage scolaire dès leurs 13-14 ans.

J’imagine que vous avez compris que cette masse de travailleurs n’a pas d’engagement social ni politique. Oublié les syndicats !
Normal ! L’Ecole n’enseigne REIN de ce que 80% de nos enfants vont devoir affronter dans leur vie professionnelle.
Les cours de morale, de civisme : RIEN, RIEN, RIEN ! Les cours d’histoire : toujours RIEN !
Discipline, ponctualité, effort, perfection, solidarité, sécurité, méthode… Mais non l’Ecole n’est pas là pour çà et puis c’est tellement démodé.

Et puis la drogue s’est infiltrée dans tout ce processus. UN TIERS de ces jeunes fument un peu, beaucoup…
Une fumette çà n’a jamais tué personne. Ben si – Pourquoi ?
Car la prudence face aux problèmes de sécurité s’estompe, la mémoire faiblit, le sens de la hiérarchie et la responsabilisation par rapport au travail se réduisent et les conséquences peuvent être dramatiques.
Accident de travail, oublis, erreurs et perte d’emploi sont souvent des points de non retours.

Mais enfin, ils ont la santé ces grands gaillards.
Vous croyez ?
Vous n’imaginez pas le nombre de congés de maladie qui s’accumulent sur l’année.
En tête, les maladies respiratoires, tel que bronchites, bronchites asthmatiforme chronique et j’en passe.
En deuxième lieu, les petits et grands « bobos », pieds, chevilles,genoux et mains, au boulot ou au football, coupures, fractures, fêlures, brûlures, torsion, contusions, écrasement.
Le gosse malade, foutu c’est le chacun pour soi, plus de solidarité, même plus familiale.
La malnutrition ! Mais enfin en Belgique au XXI siècle, vous n’y pensez pas.
Ben si je le vois tous les jours, croyez-moi. La « mal-bouffe » de notre ami Coffe est souvent remplacée par « pas de bouffe » du tout en fin de mois.
Les restos du coeur ne sont pas toujours remplis de SDF.

Pourquoi croyez-vous que les idéologies d’extrême droite et les partis politiques qui prônent ce genre de discours remportent un tel succès ? Comment voulez-vous qu’un tel largage social génère des attitudes de solidarité, de générosité, d’altruisme.
Ce monde est en souffrance, déstructuré, largué, isolé dans une consommation suicidaire, un endettement irréversible.
Les services du personnel dans les entreprises le savent bien quand la moitié des ouvriers subissent des saisies sur salaire !
Je n’ai même pas parlé des familles éclatées ; les couples ne tiennent pas le coup dans ce tourbillon de problèmes.

Alors, caricature me direz-vous. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible. Vous mentez, vous exagérez !

Hélas non, je suis le triste témoin ces dernières années de cette situation, les lieux de travail de certains de mes proches, des entreprises extérieures avec qui je suis en contact, dans la cité sociale où j’habite.

Alors, le monde ouvrier Eden ou Gehene ?

(c) PhVdb 
Howard Zinn, historien américain vient de décéder à l'âge de 87 ans.