dimanche 12 août 2012

Nos premiers émois!

D'après Botticelli

A une femme aimée et disparue

Ton visage s’est effacé sur une île
Et du turquoise, tu aimais cette mer d’Italie
Pourtant au carré noir des Médicis
Nous pouvions encore admirer les couleurs d’Isis.

Deux fois l’Achéron franchi
Et surmontant ton chagrin du dernier outrage subi
Je vois toujours ton doux visage rosi
Nous pouvions encore gloser de Nerval et Leiris.

Dans ce labyrinthe, que d’éclats de rire
De jeux, de chants mozartiens et de joyeux cris
Pourtant déjà tes cauchemars créaient le repli
Et le sourire de la belle florentine dessinait le pli.

Encore ce souvenir me rajeunit
Sur quelques photos et dessins déjà jaunis
Quelle pudeur nous a fait brouiller les pistes ?
Et pourtant de nos yeux oubliés l’éclair a pâli. 

© Philippe Vandenberghe, le 11 août 2012

Hommage à Gérard de Nerval, poète par passion, écrivain par mélancolie, fou et mort de désespoir dont la pythie s’est échappée en jetant des cris de douleur ;

« Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ces habits anciens
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue – et dont je me souviens… »

Merci à ma "petite soeur" de m'avoir remis en mémoire cette passion d'adolescent...


jeudi 2 août 2012


 Il n'est pas dans mes habitudes de commenter des évènements qui me touchent au plus profond de moi-même et qui relève de mon intimité, mais un très beau texte du blog "Respectivement.be" m'a poussé à réfléchir à des questions oh combien cruelles!
Les chemins de traverses dans lesquelles nous nous engageons parfois, m'ont donné la chance (sic) de rencontrer à plusieurs reprises deux personnes à qui je dois rendre un hommage ému, car, quand je les ai rencontré ils vivaient déjà depuis des années avec des blessures inguérissables, il s'agit de Jean Denis Lejeune et Francis Brichet.

Je reproduis donc mes réflexions parues dans le blog "Respectivement.be" in extenso!

"Tous ne sont pas des loups… et réagir aux évènements anciens ou récents peut être sujet de trouble, de malaise, d’angoisse et souvent de questionnement sans réponse. Ainsi en est-il pour moi du cas abordé par ce « post ».
En toute chose je reste « légaliste », viscéralement légaliste.
Mais pour Michèle Martin, dont j’accepterai toute décision prise à son égard, je me suis interrogé sur elle et puis sur moi-même; étonnant, non?
Pourquoi?
Je n’ai pas eu et je n’ai pas une vie qui m’a traduit devant les Tribunaux, mais comme beaucoup de mes semblables j’ai vécu des évènements qui m’ont perturbés, qui m’ont parfois blessés, parfois meurtris et… dont je ne parle pas, dont je suis dans l’incapacité de parler. Le SILENCE! Parce que c’est de ça qu’il s’agit. Et donc j’essaie de comprendre pourquoi Michèle Martin est restée silencieuse sur l’indicible dénouement de la mort d’enfants dont elle a contribué et collaboré à l’agonie (et qu’elle a avoué en grande partie). C’est donc ce silence qui nous trouble, qui nous choque, mais c’est aussi ce SILENCE qui est l’obstacle infranchissable; pour elle, pour moi, pour nous tous.
Car le SILENCE est un mauvais moyen pour s’imaginer que tel évènement N’A PAS EU LIEU!
L’histoire nous a apporté son lot de silences sur les actes monstrueux que « les loups » ont infligés aux innocents! Ne l’oublions pas, même si c’est incompréhensible.
"

Philippe ce jeudi 2 juillet 2012